mercredi 19 juin 2013

Lucien Boyer - Le gondolier de Montmartre


     Mon avis:
Je suis fascinée par les livres anciens car je les trouve beaux et je me dis qu’avant d’arriver jusqu’à moi ils ont vécu toute une histoire. Il y a peu j’ai trouvé ce vieux livres pleins de tâches de rousseurs. Il s’agit d’un recueil de poésies. Traumatisée par mes cours de français au lycée, en général je n’ose pas m’aventurer dans de la poésie car j’ai toujours l’impression qu’il y a un message secret ou non que je ne saisis pas, qu’il faut faire attention à tous les détails pour comprendre le texte,... En revanche ici je n’ai pas eu ce problème. On va dire que les textes sont plutôt humoristiques. De Montmartre au japon, en passant pas Haïti Lucien Boyer se moque la plupart du temps de lui-même ou de ses conquêtes. Des situations cocasses, des textes drôles et bien écrits si vous trouvez un exemplaire du gondolier de Montmartre n’hésitez pas à le feuilleter ! Moi je les trouve vraiment amusants, je vous laisse avec un extrait de ce fameux recueil.

  
     Extrait:
Eau forte

Ce que j'aime, devine quoi,
En toi ?
Ce n'est pas ta bouche gourmande
Toujours prête aux baisers goulus,
Non plus
Ta croupe ardente de Flamande.

Ni tes yeux calmes, sans éclairs, 
Trop clairs,
Tes yeux de chattes campinoise,
Transparents comme l'eau d'un fjord
Qui dort,
Lumineux comme une turquoise.

Ni tes beaux cheveux d'ors mouvant
Pleuvant
En cascades et en déluges,
Innombrables comme les fils
Subtils
Des vieilles fileuses de Bruges.

Ni ces deux pâles assassins,
Tes seins
Blancs et ouatés comme des pôles
Dont je cherche le bout pointu
Quand tu
 Les promènes sur mes épaules.

Ni tes cuisses au long frisson
Qui sont,
Pour peu que droite tu te tiennes,
Le portique de fier Paros
Où Rops
Vola ses courbes corynthiennes.

Ni ton gai nombrils de houri
Qui rit,
Ni ton ventre, ce pur chef-d'oeuvre,
Où, sous un bouquet libertin
De thym,
Tu caches un nid de couleuvres.

Non, ce sont je suis ébloui,
Oh oui !
C'est ton âme matérielle,
Où, pareils à des cannetons
Gloutons,
Les désirs vont en kyrielle,

C'est ton rire stupide et franc,
Vibrant
Comme celui de l'otarie...
Ton rire au souffle appétissant
Qui sent
La bière et la charcuterie.

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